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Du site : http://www.vallon.tv/absinthe.html
1. En hommage aux distillateurs clandestins
1798, au Val-de-Travers, dans le village de Couvet. La mère Henriod, une rebouteuse réputée, détient un élixir de santé redoutable, à base d’absinthe...
1798, au Val-de-Travers, dans le village de Couvet. La mère Henriod, une rebouteuse réputée, détient un élixir de santé redoutable, à base d’absinthe. Lorsque le major Dubied le goûte pour la première fois, il est surpris par son goût charmeur et détecte aussitôt tout le potentiel de ce mélange… extra médicinal. Dubied s’associe à son beau-fils Henri-Louis Pernod pour commercialiser ce nouvel apéritif dans ce qui deviendra la maison Dubied Père et Fils. La légende de la fée verte vient de naître.
La suite de l’histoire, on la connaît. Apéritif populaire importé par les soldats français durant la guerre d’Algérie, elle séduit rapidement les hautes sphères et devient la boisson favorite de Van Gogh, Rimbaud, Verlaine… Sulfureuse, sa thuyone serait hallucinogène, elle rendrait fou. Il n’en faut pas plus pour alerter les milieux abstinents, aussitôt relayés par des vignerons inquiets par l’émergence de ce nouveau breuvage à l’heure de l’apéritif. Le 7 octobre 1910 à minuit, la Suisse interdit la fabrication et la commercialisation de l’absinthe ; la France, l’Allemagne et les Etats-Unis suivront quelques années plus tard.
L’histoire aurait pu en rester là, si...
...Si un petit district d’irréductibles distillateurs n’avait osé braver les lois.
Au Val-de-Travers, jamais la production d’absinthe ne cessera. Les chiffres varient mais entre 60'000 et 100'000 litres de Fée verte clandestine sortent chaque année des alambics de 60 à 80 distillateurs. Dans tout le pays et à l’étranger, la réputation de la Fée vallonnière demeure. On raconte que durant la prohibition, des conseillers fédéraux venaient déguster la bleue de la Malotte aux Bayards.
Malgré la surveillance étroite de la Régie fédérale des alcools, malgré les dénonciations, les destructions d’alambics et les amendes salées, le savoir-faire ancestral ne s’éteint pas, les recettes originales se transmettent dans des cercles très privés. En France, l’absinthe ne survit pas à l’interdiction. Le Pastis de Paul Ricard commercialisé en 1932, trouve rapidement ses adeptes et connaît un succès presque équivalent à la bleue.
Le 1er mars 2005, lorsque l’absinthe redevient légale en Suisse, la France est déjà sur le marché depuis quelques années. Pontarlier est autoproclamée « capitale de l’absinthe », les pays de l’Est de l’Europe inondent les bars branchés de leur mauvais simulacre de bleue. Ce premier mars 2005, devant l’Hôtel des Six-Communes, l’absinthe est à nouveau légale mais les distillateurs, jusque là clandestins, ont un sourire… amer, comme l’absinthe.
Extrait de l’émission « Gens d’ici » sur Vallon Tv, consacrée à Willy Bovet, distillateur d’absinthe à Môtiers, autrefois clandestin : « Quand il y a eu la libéralisation de l'absinthe, la fée est descendue dans une cage, on l'a mise sous l'Hôtel des Six-Communes, on l'a libéralisée. Ces beaux messieurs Conseillers d'Etat faisaient des beaux discours et quelqu'un est venu vers moi et m'a dit : mais t'as pas l'air content. J'ai dit non, je ne suis pas content. Non pas parce qu'elle se libéralise mais parce ces gens, aujourd'hui, ne pensent pas à tous ceux qui ont perpétué le mythe de cette absinthe parce que, de 1910 à 2005, s'il n'y avait pas eu les clandestins, on ne parlerait plus de l'absinthe. Moi je pense à ces gens qui ont souffert. Les gamins, quand ils allaient à l'école, on leur disait "alors ton père s'est fait attraper !", ils étaient houspillés. C'était pas triste, certains ont payé beaucoup d'amendes et puis c'est à eux que je pensais avant tout, quand ils ont libéralisé l'absinthe. »
Le Val-de-Travers demande aussitôt une AOC mais les autres producteurs de spiritueux suisses s’y opposent. Plus modestes, les vallonniers réclament au moins une IGP, indication géographique protégée. Leur demande reste en suspens.
Tout le monde veut sa part du grand gâteau de la libéralisation de l’absinthe, à Fribourg, en Valais, outre-Sarine, en France...
Mais où étaient-ils entre 1910 et 2005 ?
2. Chronologie > de l'antiquité à nos jours.
Utilisée de tous temps, notamment par les grecs et les romains, la plante d’absinthe est réputée pour ses vertus médicinales. 400 ans av. J.-C., Hippocrate et Pythagore vantaient déjà les vertus de l’alcool d’absinthe, aphrodisiaques et stimulantes pour la créativité.
Antiquité
Utilisée de tous temps, notamment par les grecs et les romains, la plante d’absinthe est réputée pour ses vertus médicinales. 400 ans av. J.-C., Hippocrate et Pythagore vantaient déjà les vertus de l’alcool d’absinthe, aphrodisiaques et stimulantes pour la créativité.
1798
La première recette de spiritueux d’absinthe est commercialisée par Henri-Louis Pernod, habitant de Couvet. Elle pourrait lui avoir été transmise par une rebouteuse, Henriette Henriod, qui prescrivait cet élixir de santé à ses clients.
19è siècle
L’absinthe de Couvet devient à la mode et parcourt le monde. Elle séduit des intellectuels, des peintres, des poètes parmi lesquels Van Gogh, Toulouse-Lautrec, Verlaine, Rimbaud, Baudelaire… mais aussi les classes populaires. En France, l’Heure verte est une institution entre cinq et sept heures. Les Français consomment deux litres d’absinthe par habitant et par an.
7 octobre 1910 à minuit
Les milieux abstinents veulent interdire l’absinthe, prétendant que la thuyone qu’elle contient rendrait fou et aveugle. Au terme d’une vive campagne relayée par des affiches et des études toujours alarmistes, la fabrication et la commercialisation de l’absinthe sont interdites sur tout le territoire suisse ; la fée verte entre dans la clandestinité. Au Val-de-Travers, 60-80 distillateurs maintiennent la tradition dans l’illégalité, beaucoup sont sanctionnés.
1912
L’absinthe est interdite aux Etats-Unis.
1915
L’absinthe est interdite en France et sa production disparaît totalement du pays. Les distilleries d’antan se reconvertissent dans d’autres apéritifs anisés sans sucre.
1932
En France, Paul Ricard invente le Pastis qui devient le premier alcool anisé à connaître un succès presque identique à l’absinthe.
1988
Une nouvelle directive européenne tolère la présence de 35 mg de thuyone par litre dans les spiritueux. Ainsi réglementée, la production et la consommation de l’absinthe sont relancées dans plusieurs pays européens, dont la France.
17 mars 2004
L’ex-conseiller aux Etats fribourgeois Jean-Claude Cornu propose de lever l’interdiction de l’absinthe en Suisse. Sa proposition est approuvée par 31 voix sans opposition.
14 juin 2004
Après le Conseil des Etats, le Conseil national approuve à son tour la levée de l’interdiction qui frappe l’absinthe depuis près d’un siècle.
1er mars à minuit
Entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l’alcool et les denrées alimentaires. La fabrication et la commercialisation de l’absinthe sont à nouveau autorisées en Suisse.
17 novembre 2005
Fondation de l’Association interprofessionnelle de l’absinthe présidée par Thierry Béguin, regroupant l’ensemble des cultivateurs et distillateurs (légaux) d’absinthe du Val-de-Travers.
1er mars 2006
Premier anniversaire de la légalisation de l’absinthe. 8 distilleries d’absinthe sont officiellement recensées au Val-de-Travers. Elles produisent 99% de la production nationale (près de 130'000 litres).
1er mars 2007
Deux ans après la levée de l’interdiction, 10 distilleries vallonnières ont obtenu leur concession, huit demandes sont encore en suspens. En Suisse, la concurrence s’intensifie, mais les distillateurs vallonniers commercialisent à eux seuls trois quarts de l’absinthe produite en suisse.
3.L'absinthe une palnte médicinale
La plante de l’absinthe est utilisée de tous temps pour ses vertus médicinales aujourd’hui confirmées ; antiseptique, vermifuge et stimulante, elle est indiquée en cas d’insuffisance de suc gastrique, circulation sanguine et excrétion biliaire.
Favorites de la déesse grecque Artémis qui leur inspira leur nom, l’Artemesia absinthium L. (grande absinthe) et l’Artemesia Pontica (petite absinthe) sont des plantes de la famille des Astéracées qui s’épanouissent dans des climats tempérés, en Europe, en Afrique du Nord et en Asie. L’absinthe n’est pas exigeante, elle croît sur des terrains arides, pentus ou rocheux et préfère les sols calcaires.
La plante de l’absinthe est utilisée de tous temps pour ses vertus médicinales aujourd’hui confirmées ; antiseptique, vermifuge et stimulante, elle est indiquée en cas d’insuffisance de suc gastrique, circulation sanguine et excrétion billaire.
Dans l’antiquité, elle fut même utilisée comme antidote au poison ainsi que pour ses vertus abortives.
4. Le spirituex d'absinthe, une recette confidentielle
Traditionnellement, le spiritueux d’absinthe s’obtient par mélange d’essences ou distillation. La recette de base inclut six plantes différentes ; la grande et la petite absinthe, l’anis vert, l’hysope, la mélisse et le fenouil.
400 ans avant Jésus-Christ, Pythagore et Hippocrate vantaient déjà les vertus de l’alcool d’absinthe, aphrodisiaque et stimulant pour la créativité.
Traditionnellement, le spiritueux d’absinthe s’obtient par mélange d’essences ou distillation. La recette de base inclut six plantes différentes ; la grande et la petite absinthe, l’anis vert, l’hysope, la mélisse et le fenouil.
Selon les recettes, les plantes peuvent varier. Certains distillateurs y ajoutent volontiers de la coriandre, de la menthe de l’angélique, de la véronique ou du calamus. Leur dosage est confidentiel, les recettes plus que centenaires ne se transmettent qu’en cercle très privé.
L’encyclopédie libre « Wikipedia » transmet la recette d’un fabricant d’alambics de Môtiers, aujourd’hui décédé.
5. 1798 Le Val-de-Travers, berceau historique de la liqueur d'absinthe
A Couvet, en Suisse, un major Dubied consulte une rebouteuse, la mère Henriod, détentrice d’un élixir de santé à base d’absinthe, savoureux, qu’il s’empresse de racheter. Associé à son beau-fils Henri-Louis Pernod, il distille l’absinthe dans ce qui deviendra la maison Dubied Père et Fils en 1798, plus tard reprise par Fritz Duval.
Dès l’antiquité, l’artemsia absinthium (absinthe, tire son nom d’Artemis, déesse grecque de la lune et fille de Zeus) est utilisée dans de nombreux remèdes visant à soigner fièvre, dysenterie, maux d’estomac, douleurs menstruelles, notamment.
A Couvet, en Suisse, un major Dubied consulte une rebouteuse, la mère Henriod, détentrice d’un élixir de santé à base d’absinthe, savoureux, qu’il s’empresse de racheter. Associé à son beau-fils Henri-Louis Pernod, il distille l’absinthe dans ce qui deviendra la maison Dubied Père et Fils en 1798, plus tard reprise par Fritz Duval.
L’absinthe d’apéritif trouve vite ses adeptes, aussi en-dehors du Val-de-Travers. Pernod expatrié en France à Pontarlier, il inaugure la maison Pernod Fils en 1805. La guerre d’Algérie exporte le breuvage des fées, on assure qu’il soigne la dysenterie et même… la malaria. Mais l’absinthe est aussi appréciée pour ses vertus autres que médicinales. Les officiers la font découvrir à la bonne société. Ce qu’on appellera « l’Heure Verte » devient un rituel en France entre cinq et sept heures ; les cuillères se couvrent de sucre et se gorgent d’absinthe dans l’hexagone. On la boit « au sucre », « anisée » avec un sirop d’anis, ou « gommée » accompagnée d’un sirop de gomme. Les Français consomment alors près de deux litres d’absinthe par habitant et par an.
Plus distinguée qu’un vulgaire « apéritif », plus contestée qu’un verre de vin, elle séduit rapidement les hautes sphères européennes, intellectuels, poètes, peintres… mais aussi les classes ouvrières qui consommaient, au début du 20e siècle, près de 12 absinthes par jours, dit-on !
Mais l’absinthe ne fait pas l’unanimité. On raconte qu’elle rend fou, que la thuyone qu’elle contient est un poison. A l’époque, un litre d’absinthe pouvait contenir qu’à 260mg de thuyone, contre 35 mg aujourd’hui autorisés.
6. 7 octobre 1910 à minuit, en Suisse, la fée verte entre dans la calndistinité
Le peuple suisse approuve la prohibition en 1908 ; la fabrication et la commercialisation de l’absinthe deviennent interdites sur tout le territoire suisse. Mais au Val-de-Travers, 60-80 distillateurs continuent à fabriquer clandestinement près de 100'000 litres d’absinthe chaque année, selon la Régie fédérale des alcools.
En Suisse, puis en France, en Allemagne et aux Etats-Unis, les milieux abstinents, épaulés par les principaux concurrents des distillateurs d’absinthe (parmi lesquels le puissant lobby des vignerons !) lancent une campagne visant l’interdiction de l’absinthe sur l’ensemble du territoire national. Ce breuvage devient rapidement le symbole de la déchéance et de l’alcoolisme. On raconte que la thuyone que contient l’absinthe rend aveugle, fou ou qu’elle provoque des convulsions. Un fait divers sordide médiatise leur combat et leur attire la sympathie de la population. Un père de famille alcoolique notoire vient de massacrer sa famille après avoir écumé les bars dans les effluves anisés de l’absinthe, l’interdiction n’est alors plus qu’une question de temps.
Le peuple suisse approuve la prohibition en 1908 ; la fabrication et la commercialisation de l’absinthe deviennent interdites sur tout le territoire suisse. Mais au Val-de-Travers, 60-80 distillateurs continuent à fabriquer clandestinement près de 100'000 litres d’absinthe chaque année, selon la Régie fédérale des alcools.
En France, la vente d’absinthe est interdite par décrets dans les établissements publics dès 1914 mais la loi ne tarde pas à se renforcer et la fabrication ainsi que la circulation de l’absinthe deviennent illégales une année plus tard. En France, la prohibition entraîne la disparition pure et simple des distilleries d’absinthe, mais en Suisse, un petit district résiste à l’interdiction.
Au Val-de-Travers, la « chasse aux distillateurs » se poursuit jusqu’aux prémices d’une levée d’interdiction, murmurée dans les couloirs fédéraux de Berne au début des années 2000.
En octobre 2003, un distillateur clandestin d’absinthe établi à Couvet était condamné par le Tribunal de police du Val-de-Travers à une amende de plus de 35'000 francs pour la vente de près de 2800 bouteilles d’absinthe entre 1997 et 2002 tandis que la patronne d’un bistrot du district payait 2300 francs d’impôts non déclarés… pour avoir servi de l’absinthe à ses clients.
7. La thuyone, la molucule qui rend fou
Cette molécule, principe actif de la plante d’absinthe – que l’on retrouve aussi dans la sauge ou dans le thuya – compose à elle seule plus de la moitié de l’essence d’absinthe.
La thuyone, c’est ce qui fit la célébrité de l’absinthe, mais provoqua aussi sa chute. On la disait hallucinogène dans les milieux artistiques, toxiques dans les milieux abstinents. Souvent comparée au THC (une étude menée en 1999 par Meshler et Howlett dans « Pharmacology Biochemestery and Behavior » a démonté cette théorie remontant à 1975), l’absinthe a de tous temps vogué entre l’alcool et la drogue dans les croyances populaires. La faute à cette troublante thuyone qui dit-on, rendrait fou, aveugle, qui tordrait le corps, mais qui soignerait aussi les dysenteries et même, la malaria...
Mais la thuyone, c’est quoi ?
Cette molécule, principe actif de la plante d’absinthe – que l’on retrouve aussi dans la sauge ou dans le thuya – compose à elle seule plus de la moitié de l’essence d’absinthe. A très hautes doses, l’une des deux formes isomériques de l’absinthe, l’Alpha, interagit avec le cerveau et y trouve des récepteurs qui peuvent provoquer de puissantes convulsions et d’importants problèmes rénaux. Et au XIXe siècle, quand on parlait de « très hautes doses », il semble qu’on ne badinait pas… à moins que ce ne soit de la pure désinformation ?
Aujourd’hui, la thuyone est limitée par une récente directive européenne à 35mg par litre d’absinthe. En 1907 en France, elle était limitée à 1000mg/l ! Au XIXe siècle, des études alarmistes, souvent pilotées par les adversaires de l’absinthe, ont analysé les productions de l’époque et conclu à des taux de thuyone avoisinant les 250mg/l. Ces études, ou plutôt « estimations de calcul » puisque aucun appareil scientifique ne permettait à l’époque de mesurer le taux de thuyone avec précision, auraient surtout permis d’influencer l’opinion publique, car la réalité est toute différente.
En 2002, Ian Hutton analyse le premier une absinthe « Pernod Fils » conservée depuis la prohibition. Il conclut à un dosage de 6mg de thuyone par litre d’absinthe... on est bien loin des études alarmistes du début du XXe siècle ! A 250 ou 300mg de thuyone par litre, l’absinthe serait tout simplement imbuvable, la thyone forte et mentholée écrasant tous les autres goûts. D’autres études plus récentes appuient les conclusions de Hutton.
Force est aujourd’hui de constater que la problématique de la thuyone fut un élément prioritaire de la lutte des milieux abstinents contre l’absinthe, qui – volontairement ou pas – ont apeuré la population en stigmatisant l’absinthe et sa « molécule folle ». Ils ont aussi donné naissance à tous les fantasmes qui, malgré l’interdiction, ont assuré la survie clandestine de la « Fée verte ».
8. 17 mars 2004, le Conseil des Etats ouvre la voie à la légalisation de l'Absinthe
En 1988, une nouvelle directive européenne limitant la thuyone par litre de spiritueux (35 mg par litre) sort l’absinthe de l’illégalité dans de nombreux pays, dont la France. En Suisse, l’interdiction de l’absinthe avait disparu de la Constitution fédérale au moment de sa dernière révision, mais le breuvage demeurait illicite dans la loi sur les denrées alimentaires...
En 1988, une nouvelle directive européenne limitant la thuyone par litre de spiritueux (35 mg par litre) sort l’absinthe de l’illégalité dans de nombreux pays, dont la France. Dès 2002, Pontarlier, capitale autoproclamée de l’absinthe organise ses « Absinthiades » et décerne chaque année sa « Cuillère d’or » à la meilleure recette d’absinthe. Les distillateurs français exportent dans le monde entier, jusqu’au Japon.
En Suisse, l’interdiction de l’absinthe avait disparu de la Constitution fédérale au moment de sa dernière révision, mais le breuvage demeurait illicite dans la loi sur les denrées alimentaires… et il est toujours plus simple de modifier une loi que la constitution !
Le 17 mars 2004, L’ex-conseiller aux Etats fribourgeois (… vous avez bien lu « fribourgeois » !) Jean-Claude Cornu propose de lever l’interdiction de l’absinthe en Suisse. Pour lui, ce marché représente une valeur agricole et touristique indéniable pour la région du Val-de-Travers. En août 2003, la Commission de l’économie et des redevances du Conseil des Etats propose de donner suite à cette initiative parlementaire, à l’unanimité. Au tour des deux chambres fédérales de se prononcer.
Le 17 mars 2004, le conseil des Etats accepte la levée de l’interdiction, soutenue par le Conseil fédéral, par 31 voix sans opposition. La voie menant à la légalisation est tracée.
Le 14 juin 2004, le Conseil national accepte à son tour la légalisation de la fée verte, et ce malgré les appels à la protection de la jeunesse vainement lancés par le conseiller national UDF zürichois Markus Wafler, fervent opposant au projet de légalisation. Les conseillers nationaux approuvent la levée de l’interdiction de l’absinthe à une très large majorité, 142 voix contre 13.
Aussitôt, Julien Spacio, secrétaire de l’Association région Val-de-Travers, salue un « vote historique » et annonce son intention de créer une appellation d’origine contrôlée (AOC) limitée à l’absinthe vallonnière.
9. 1er mars, légalisation de l'Absinthe!
Le 1er mars 2005 à minuit, l’interdiction qui frappe la fabrication et la commercialisation de l’absinthe depuis près d’un siècle, est officiellement levée.
Le 1er mars 2005 à minuit, jour anniversaire de la République neuchâteloise, l’interdiction qui frappe la fabrication et la commercialisation de l’absinthe depuis près d’un siècle, est officiellement levée.
Une cérémonie officielle prend place à Môtiers, le chef-lieu du district du Val-de-Travers, berceau historique de l’absinthe. En présence de la population et des autorités communales et cantonales, la fée verte quitte d’abord la gendarmerie escortée de deux policiers qui l’accompagnent jusqu’à l’Hôtel des Six-Communes où elle est enfermée dans une cage avant d’en être symboliquement libérée ; l’absinthe sort de la clandestinité à minuit ce mardi 1er mars 2005. Pour la première fois depuis près d’un siècle, deux distillateurs de la région font publiquement déguster leur production.
En autorisant l’absinthe, la nouvelle législation sur l’alcool et les denrées alimentaires fixe aussi les conditions de sa légalisation, notamment concernant la thuyone (35 mg maximum par kilo d’absinthe sèche, en accord avec une récente directive européenne), la substance nocive qui avait cristallisé les oppositions au moment de l’interdiction de la fée verte. La thuyone est une molécule présente dans la sauge - mais aussi, comme son nom l’indique, dans les thuyas. Ingérée à forte dose, elle peut se révéler toxique pour le système nerveux.
Aussitôt, plusieurs distillateurs clandestins vallonniers font part de leur mécontentement, par la voix de Pierre-André Delachaux, conservateur du Musée de l’absinthe à Môtiers, qui, dans de nombreux médias romands, relaie leur crainte de perdre l’authenticité du breuvage. Et il est vrai qu’au début, peu de distillateurs ouvrent boutique.
10. 17 novembre 2005, fondation de l'association interprofessionnelle de l'Absinthe
Quelques mois après la levée de l’interdiction, la totalité des cultivateurs et des distillateurs légaux d’absinthe du Val-de-Travers fondent l’association interprofessionnelle de l’absinthe, présidée par l’ancien Conseiller d’Etat neuchâtelois Thierry Béguin.
Quelques mois après la levée de l’interdiction, la totalité des cultivateurs et des distillateurs légaux d’absinthe du Val-de-Travers fondent l’association interprofessionnelle de l’absinthe, présidée par l’ancien Conseiller d’Etat neuchâtelois Thierry Béguin. Son comité est alors composé de François Bezençon, Yves Kübler, Julien Spacio, Claude-Alain Bugnon et Yves Currit.
Financée par des cotisations et des taxes s’élevant à une poignée de centimes par litre, l’association a pour objectif la promotion de l’absinthe au niveau national et extranational ainsi que la création d’une AOC, Appellation d’Origine Contrôlée, limitant le mot « absinthe » aux seules productions vallonnières.
Aussitôt, la Fédération suisse des spiritueux annonce son intention de faire recours. Le dossier est toujours en suspens.
Pour en savoir plus :
www.absinthe-interprofession.ch
Association interprofessionnelle de l’absinthe.
11. L'Absinthe après la légalisation
Le 1er mars 2007, deux ans après la levée de l’interdiction, 10 distilleries vallonnières ont obtenu leur concession auprès de la Régie fédérale des alcools et huit demandes sont encore en suspens.
Le 1er mars 2006, la légalisation de l’absinthe fête son premier anniversaire. Huit distilleries sont officiellement recensées au Val-de-Travers, bénéficiant d’une situation de quasi monopole en Suisse. Elles commercialisent à elles seules 99% de la production nationale (près de 130'000 litres d’absinthe en Suisse en 2005). Le commerce extranational reste minoritaire ; durant l’année qui suit la légalisation de l’absinthe, 11'000 litres sont exportés ; 15'000 litres sont importés.
Le 1er mars 2007, deux ans après la levée de l’interdiction, 10 distilleries vallonnières ont obtenu leur concession auprès de la Régie fédérale des alcools et huit demandes sont encore en suspens. La production nationale avoisine toujours 100'000 litres mais la concurrence s’intensifie, notamment en Suisse alémanique, à Fribourg, en Valais et au Tessin, ainsi qu’à l’étranger, en France et dans les pays de l’est de l’Europe notamment. Mais les distillateurs vallonniers continuent à dominer le marché national, distillant à eux seuls les trois quarts de l’absinthe produite en Suisse.
Pourtant, l’absinthe clandestine n’a pas perdu ses adeptes et la Régie fédérale des alcools affirme que dans le district, la dénonciation spontanée fonctionne plutôt bien ; une quinzaine de distillateurs clandestins se sont vus sanctionner d’amendes pouvant atteindre plusieurs milliers de francs.
12. Une AOC pour l'Abisnthe du Val-de-Travers?
En novembre 2005, la toute nouvelle « Association interprofessionnelle de l’absinthe » annonce son intention d’obtenir une AOC qui limiterait le mot « absinthe » aux productions strictement vallonnières.
En novembre 2005, la toute nouvelle « Association interprofessionnelle de l’absinthe » - qui regroupe l’ensemble des distillateurs légaux et cultivateurs d’absinthe du district - annonce son intention d’obtenir une AOC (Appellation d’origine contrôlée) qui limiterait le mot « absinthe » aux productions strictement vallonnières.
Aussitôt, l’exigence des Vallonniers fait bondir la Fédération suisse des spiritueux qui fait recours.
Les distillateurs vallonniers, d’abord rassurés par la récente affaire de la raclette valaisanne labellisée AOC qui présentait selon eux de nombreuses similitudes avec la demande d’AOC pour l’absinthe du Vallon, voient ensuite leurs ambitions à la baisse. Une IGP leur suffirait, une « indication géographique protégée », mais le dossier est toujours en suspens.
13. Articles et sources ayant permis de rédiger ce dossier
http://www.vallon.tv/absinthe.html






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